○"Tisse-le-Feu" ○ [Terminé]

☀ Le vent souffle, je tremble encore petite... Les gouttes de pluies me secouent. Elles me font mal. Oui, elles arrachent des grains de moi. Je diminue et le ciel gronde encore comme s'il était en colère de ma venu au monde. Pourtant, c'est bien lui qui m'a accouché de ses éclairs? Ne suis-je pas un fragment d'orage tombé là? Et j'ai peur, seule et unique lumière éclairant la nuit, ballottée et mutilée... Je m'accroche à mon existence, je souhaite juste survivre. C'est tous. Rien d'autre ne traverse mon esprit car j'ignore tous de ce monde. Je crépite de désespoir, sentant ma fin prématurée. Et puis, quelque chose se penche sur moi, alors qu'il ne demeure en moi presque plus de vie. "Ça" m'observe et me protège de l'eau. Enfin, je grignote et grossie. Je revis. "Ça" prend soin de moi et m'attise même au besoin. J'ai vite compris que "Ça" se servait de ma lumière pour ne plus avoir peur et de ma chaleur pour ne plus souffrir... Je voyage, il y a de nombreux "Ça". Ils m'aiment et m'honorent en échange de ma simple nature. Bientôt, je connais la douceur de l'âtre, la simplicité bien qu’utile bougie dont j'adore faire fondre la cire. Et j'avance, observant à mon tour ce qui m'entoure, apprenant à écouter et un jours comprendre les "Ça". J'ai un nom: "Feu". Les "Ça" ont des espèces et races variées, étrangement complémentaire malgré leur différence. Aucun de leur individu ne ressemble à un autre. En fait, j'ai de nombreux termes me définissant, mais je ne retiens que cela :"Hestia", "Solaris" et "Pandore". Certains m'oublièrent et la brise me porta, comme une amie venant à mon secours. Je grignote tous ce qui se dresse devant moi. La puissance m'envahit et j'ai encore et toujours faim. Je vois en grand... Cela prend fin, ceux qui m'avaient "élevé" m'étouffent, me démembrent et m'étreignent trop fort. Je redeviens une luciole de feu... La cendre et la fumée sont les seules vestiges de mon passage sur la terre dévastée prête à reprendre ses droits. Le calme m'envahit, la plénitude, j'ai rempli ma mission. Je le sais. Il est de mon devoir de permettre le renouveau de la terre. Ainsi, je vis pour Dame Nature... C'était ce qui rythmait ma vie à présent. Mais tous change, tous évolue... Et moi aussi. La lumière me faisait miroiter plus qu’à l’habitude. Et ce silence, comme si la vie avait quitté toute chose… Sauf peut-être cette humaine, dissimuler dans ma fumée. Son corps était abîmé, mutilé. Elle souffrait, je le sentais. Bientôt, la mort l’accueillit en son sein… Laissant son enveloppe charnelle à mes soins. La guerre avait fait bien plus de ravage que ma présence. Alors que je m’approchais pour faire mon travail, une chose étrange se produisit. Je fus absorbée dans cette coquille. Et puis, plus rien. Quant enfin je repris conscience, j’étouffais. La panique, sentiment alors inconnu, s’empara de moi. Je voyais dans ses yeux, toucher de ses mains. Son corps était devenu le mien. Enfin, j’inspirais, une atroce douleur me frappa, mais je devais encore faire cela pour vivre. Après quelque respiration laborieuse, la souffrance s’estompa. Les flammes se collaient à moi et fusionnaient sans mal avec mon vaisseau d’âme. Je venais d’obtenir ma première enveloppe charnelle. Les jours qui suivirent furent éprouvant, tous m’était à réapprendre. Mais, contrairement à ce que je pensais, ce fut rapide. Même si je savais se corps limité, je prenais grand plaisir à tous toucher sans jamais brûler. Une nouvelle joie m’envahit, j’étais donc capable d’autre chose que de la destruction. Seulement, la vieillesse ne m’atteignait pas, et les autres Hommes le remarquèrent très rapidement. La chasse contre ceux de ma race débuta, les chasseurs étant des Nécromanciens avides du don d’immortalité qui était le fondement même de mon être. Entre deux, trois poursuites, les Nécromanciens me capturèrent. Le terme « souffrance » prit tous son sens. Devenu cobaye de ses pseudos scientifiques, mon enveloppe fut mutilée, abîmée, déchirer et j’en passe. Je dû me résoudre à l’abandonner, le jour où ils décidèrent de me plonger dans l’eau. Plus tard, je tombais sur un corps vide de tous propriétaires, étrangement en bonne état et me décida à retenter l’expérience. Physiquement, ce corps était plus souple et plus vif que l’ancien, toutes ses capacités demeuraient supérieures. Mon âme résidait dans une Neko. Plutôt jolie, si je me souviens des compliments d’autrui. Je cachais ma véritable nature, me faisant passer pour un hybride à part entière. Je logeais dans une petite maison, dans un village réduit à quelques autres de la même espèce. Cet épisode est gravé à jamais dans ma mémoire. La nuit où tous furent réduits à l’état d’esclave, aliéné pour des soi-disant êtres supérieurs. Leur surprise fut de taille quant ils comprirent que leur hommes tombaient de combustion instantanée… Comme ils connaissaient mon visage, je partis me réfugier dans un sanctuaire. La bas, j’eu droit à un face à face des plus mémorable. Une déesse, dont je tairais le nom, pactisa avec moi. Ma loyauté envers la cause, contre son aide et sa protection. Et, elle savait, avec certitude, que mes pensées étaient préoccupées par les mêmes sentiments que son être. Nous étions, pour ainsi dire, sur la même longueur d’onde. Après ça, j’organisais, en sous-sol, la résistance. Entre temps, il m’a fallut changer de corps, quelque fois, mais je ne vous parlerai pas de cette période. Le Joyau Noir vu enfin le jour. Les rebelles étaient fin prêt… Une rencontre me bouleversa, mais ça aussi je ne vous le raconterai pas. Il faut savoir garder une part de mystère. Juste que je l’aime, sans mesures, sans limites aucunes. ~